Réflexion Libre

Tout ce qui n’est pas appréhendable par une réflexion saine et libre est une illusion.

Pensées et émotions, cercle non-vicieux

L’émotion est synonyme de sentiment (paix, tristesse…), de peur (manquer, mourir…) et de frustration (aspect refoulé comme une colère, un mécontentement). Cette émotion est issue de notre capacité de penser, qui est l’aspect de soi que l’on nomme le mental.

Très souvent, nous ne nous contentons pas d’une pensée et d’une émotion à la fois, alors qu'il suffirait de les vivre dès qu'elles apparaissent pour éviter de les accumuler.

A défaut de les vivre lorsqu'elles se manifestent, nous créons un cercle vicieux où la pensée entraine l’émotion et l’émotion entraine la pensée. Cette accumulation d’émotions et de pensées nous attire vers la dépression, la violence, la panique, l’angoisse… Un conflit ou une angoisse naissent d’une simple pensée qui s’approprie un fait en y à ajoutant un « et si, peut-être, mais… ». Nous collons sur la réalité une multitude de comparaisons, de jugements, d’expériences ou de croyances passées ou à venir. A partir d'une pensée nous entrons facilement dans un cercle vicieux de possibilités imaginées qui, à leur tour, suscitent un débordement d'émotions…

La pensée qui crée la peur est toujours liée à la notion de temps et donc aux histoires personnelles ou collectives - vécues ou non. L’expérience passée pousse à croire qu’un fait donné entraine une situation donnée. Dès ce moment nous entrons dans un cercle de pensées qui s’entrainent mutuellement pour donner naissance à un conflit - émotion.

Cette logique n’est pas un cercle vicieux immuable, car la pensée nous permet aussi de comprendre ce qui anime notre nécessité de penser.

Comprendre la source de nos peurs nous place devant la réalité, les faits tels qu'ils sont. Dès que les faits sont perçus, il n'est plus possible d'alimenter nos émotions et la peur qui en découle. Lorsque la pensée cesse, il ne reste qu'une sensation. Nous ne tenterons pas de nommer et de transformer cette sensation, car dans ce cas, ce serait toujours une manifestation de la pensée. Il est donc impératif de reconnaitre et de vivre nos émotions telles quelles au lieu de les fuir dans le travail, la passion, le spirituel, la psychologie...

Octobre 2008